William Kentridge redessine Lulu sur la scène du Met
Dessinateur et vidéaste d’animation, le plasticien sud-africain William Kentridge a contre toute attente prouvé qu’il était également un grand metteur en scène avec sa Flûte enchantée et surtout son Nez de Chostakovitch présenté à l’automne 2013 au Met. Ceux qui ont aimé cette dernière production, délirante, incisive, désopilante, devraient être comblés par sa Lulu justement dessinée à gros traits expressionnistes et en noir et blanc, comme celle de Pabst. La quête folle et autodestructrice, et l’identité fragmentée de femme-enfant et mante fatale de l’héroïne seront traduits par le décor morcelé et les images diffractées qui y seront projetées. En somme, on devrait retrouver une Lulu hitchcockienne, dans un décor aux tons des films noirs américain. Le contrepoint serré et les formes fuguées de Berg ne devraient pas faire peur au conducteur Lothar Koenigs qui de son côté devra faire théâtre de chaque trait et de chaque couleur orchestrale de Lulu. Dans le vénéneux rôle-titre, la soprano Marlis Petersen, déploiera à nouveau sa redoutable palette dramatique, défiera morale et conventions, se jouera des hommes réduits à des singes savants, avant de ployer sous la lame de Jack l’Éventreur et de nous entraîner avec elle dans son fascinant abîme. Mauvais sang ne saurait mentir. Rendez-vous samedi 21 novembre à 18h30 dans vos cinémas ! Réservations et informations ici : http://bit.ly/MetLulu