La Mégère apprivoisée : un Français au Bolchoï !
S’attaquer à la mise en scène et la chorégraphie de La Mégère apprivoisée de Shakespeare n’est pas une mince affaire. Il faut posséder un certain tempérament et pas mal de témérité. Ce dont ne manque pas le chorégraphe Jean-Christophe Maillot, directeur depuis 1993 des Ballets de Monte-Carlo. Pour sa première collaboration avec une troupe autre que la sienne, et qui plus est celle du Théâtre Bolchoï, Maillot s’est offert un sacré défi, pariant sur le talent hors pair, tant technique que théâtral, des solistes de la troupe moscovite. Pour mieux les connaître et savoir à quelle hauteur placer la barre de ses désirs, il a passé trois ans à rencontrer les interprètes au gré de séjours à Moscou ou d’invitations des danseurs à Monaco. Il a ensuite opéré un lifting de la Mégère en choisissant de ne pas proposer une adaptation de ce manuel machiste mais de valoriser le visage puissant, libre et sensuel d’une femme de caractère. Un point de vue qui change tout et mise sur la rencontre au sommet de deux êtres offensifs, apparemment incompatibles, mais finalement faits l’un pour l’autre. Cette vision positive de l’amour, Maillot la met en scène au travers de quatre couples contrastés qui finissent tous, envers et contre toute attente, par trouver chaussure à leur pied. Aux côtés de Jean-Christophe Maillot, le plasticien-complice Ernest Pignon-Ernest et l’écrivain Jean Rouaud ont veillé avec passion sur le sort de la plus belle mégère qui soit. Retrouvez la liste des salles participantes ici : bit.ly/BolchoiMegereApprivoisee