La Dame aux Camélias : l'intensité dramatique à son apogée
Un roman d’Alexandre Dumas fils datant de 1848, un grand ballet théâtral signé John Neumeier créé en 1978. Entre les deux, la ligne de cœur de la passion amoureuse et du destin revus à l’enseigne des codes d’honneur de la bourgeoisie. Lorsque le chorégraphe s’attaque, pour le Ballet de Stuttgart, à ce scénario tragique tout en tensions narratives, il a sous la main une étoile : la Brésilienne Marcia Haydée, alors interprète dans la compagnie. Pour elle, il fait du cousu main sur un éventail de musiques de Chopin. Depuis, cette pièce à hautes intensités techniques et psychiques qui exigent des danseurs sachant impeccablement jouer la comédie est devenu l’une des pièces de prédilection de stars comme Svetlana Zakharova et Edvin Revazov. Il faut dire que les relations sensuelles et conflictuelles de Marguerite Gautier et de son amant Armand Duval se révèlent des partitions acrobatiques très excitantes à sublimer et ont fait du ballet un passage presque obligé de toute carrière de danseur. Quant à la dimension plastique et cinématographique chère à Neumeier, toujours friand de grandes scènes de bals et de divertissements, la mise en abîme du théâtre dans le théâtre (avec insert de l’histoire prémonitoire de Manon Lescaut de l’Abbé Prévost), elles font de cette production, aujourd’hui au répertoire de nombreuses troupes internationales, une pièce de charme et de choc tout bonnement exceptionnelle. Avec un impératif qui en dit long sur ce morceau de bravoure : l’entente et la fusion absolue entre les deux interprètes. Si vous n'avez pas encore vos places pour la retransmission du 6 décembre, cliquez ici : bit.ly/BolchoiCamelias